Oui-Oui est un gentil petit lutin qui crèche dans l'ex-Yougoslavie. Il est pacifique et ne ferait pas de mal à une mouche.
Un jour il décide de partir en voyage. Il passe la frontière et s'arrête au premier bistrot pour y boire un café.
Parenthèse importante : (
Dans cette région on ne fait pas le café filtré comme chez nous mais à la mode turque ; on verse la poudre de café dans une coupelle avec l'eau bouillante et le sucre et on laisse la boisson reposer dans une tasse ; et on boit lorsque le marc est concentré au fond. C'est pourquoi les serveurs demandent à l'avance si le client souhaite son café sucré. Car on ne peut utiliser de cuiller.
Fin de la parenthèse. )
Oui-Oui est diabétique. Or, quand il porte la tasse à ses lèvres, il constate que le café est sucré. Il hèle le garçon et lui fait comprendre par gestes que celui-ci a commis une erreur. Mais le garçon s'énerve et lui demande si Oui-Oui ne se paie pas sa tête. La conversation s'envenime. On en vient aux mains. Tous les clients prennent le parti du serveur et le pauvre Oui-Oui, le visage en sang, doit s'enfuir en courant en se promettant de ne plus aller au café dans un pays étranger.
Question :
Où est allé Oui-Oui ? Quelle est la cause de cette bagarre ?
Solution :
Oui-Oui (le choix de son nom n'est pas innocent) habite en Macédoine. Il se rend en Grèce. Comme il parle le macédonien, « non » pour lui se dit : « ne » et se prononce comme le mot grec « nai » qui signifie « oui ».
Quand le serveur lui demande (par gestes) : « voulez-vous du sucre dans votre café, cher petit lutin qui me semblez si sympathique ? », il répond par la négative pissqu'il est diabétique. Ce « ne » est interprété par le garçon hellène comme un assentiment. Aussi il est très surpris que Nai Nai (c'est le nom de Oui-Oui en grec) lui fasse une réflexion.
Alors il s'énerve et lui dit, avec les rudiments de macédonien qu'il connaît : « toi te foutrrre de mon gueule espèce de connardos de lutinos communiste de mes dio ! » (dio veut dire 2 en grec) (la phrase a été habilement transcrite par l'auteur du macédonien en français pour une meilleure compréhension)
Et quand il a ouit Oui-Oui dire « oui » là il se fâche tout rouge. Oui oui !
Il lui assène un coup de lutte plus gréco que romaine ; et demande à Oui-Oui :
« T'en veux une autre ? »
Et Oui-Oui en crachant trois dents répond : « ne »
Je vous raconte pas la suite…
Bon, il y a un petit truc qui cloche ; oui oui ! Le serveur grec connaît quelques mots de macédonien mais il ne sait pas dire « oui » dans cet idiome. C'est parce que le jour où on apprenait ça à l'école, il était malade ; il avait bu trop d'ouzo la veille.